Pourquoi ce voyage ?

Vous êtes nombreux à poser la question : « Pourquoi entreprendre un tel voyage ? ». Il est difficile de répondre simplement. Les raisons sont aussi floues que variées. J’oscille entre motifs des plus évidents et motifs tirés par les cheveux. Pour m’aider à vous répondre, je décide d’écrire cet article.

Pourquoi tourner le dos, même temporairement, à son mode de vie, à sa carrière et même à ses projets ? À cette question que nombre d’entre-vous me pose, j’ai du mal à répondre. En ce qui me concerne, voici mes deux motivations : acquérir de nouvelles compétences et expérimenter la vie à la campagne.

Bien sûr à tout ça s’ajoute le fait de perfectionner mon Anglais, de découvrir de nouveaux paysages et bien d’autres raisons plus classiques, qui sont souvent derrière des voyages plus classiques.

Pourquoi vouloir acquérir de nouvelles compétences ? Quel est le problème avec mon métier actuel ? Est-ce que je veux me réorienter et pourquoi ? Voila un peu le type de questions auxquelles je réponds souvent.

J’aimais mon travail, pour moi c’était un jeu. Lorsque je me levais le matin, j’étais pressé de commencer la journée. Lorsque arrivait le dimanche soir, j’étais pressé d’être au lendemain matin. Je suis conscient que c’est une chance énorme lorsque je vois autour de moi le nombre de personnes qui souffrent de leur travail, qui sont en train de se réorienter ou qui n’en trouvent tout simplement pas. Pour tous les gens dans ces situations, je me sens coupable de mettre en pause mon activité professionnelle.

Malgré le fait d’avoir un boulot que j’adore, d’avoir fait des études dans ce domaine et d’avoir acquis de l’expérience dans ce même domaine ; je me pose beaucoup de questions. Ceux qui me connaissent bien savent que je suis comme ça, j’aime me poser des questions, parmis celles-ci :

  • Est-ce que je serais capable de faire quelque chose d’autre ?
  • Quels genre de compétences vais-je transmettre à mes enfants ?
  • Que se passerait-il si Internet s’arrêtait de fonctionner ?

Pourquoi quitter la ville ? Pourquoi abandonner notre confort pour des conditions de vie en apparence plus rudes ? Est-ce que je veux aller élever des chèvres en Ardêche ? Encore d’autres questions que l’on me pose régulièrement.

On était bien installés en ville, à proximité de toutes les commodités où l’on trouve tout en abondance. Qui plus est, le passage de Paris à la province avait déjà été génial en terme de qualité de vie : moins de transports, plus d’espace, moins de pollution, moins de stress, etc. Malgré ça, je m’interroge toujours.

  • Est-ce que je connais une autre manière de vivre que de vivre en ville ?
  • Est-ce que je ne suis pas trop déconnecté de la Nature ?
  • Quel est l’impact de mon mode de vie sur notre environement ?
  • Quelle est la différence entre frugalité, abondance et excès ?
  • De quoi ai-je réellement besoin pour être heureux ?

Derrière toutes ces questions, je pourrais faire beaucoup de critiques, très subjectives, sur mon mode de vie, mon travail et le sens de ma vie. Je respecte les choix de chacun, ceux qui mangent de la viande, ce qui s’endettent pour un 4x4, ce qui se sont marginalisés, etc. Lorsque je parle de mes choix, de mes questionnements et de ma démarche, cela peut résonner comme une forme de jugement dans la tête des gens. Ce n’est certainement pas le cas.

Être en mesure de faire du feu, de faire pousser sa nourriture, de s’occuper d’animaux, de se construire un abri et de faire partie d’une communauté sont la base de notre survie, nous humains. Être isolé dans la bulle qu’est la ville fait qu’il m’est difficile d’être cohérent dans ma façon de vivre, de penser et de prende des décisions. Ce voyage c’est l’occasion de combler ce manque de connaissance, et de le combler par la pratique, par le vécu et non pas juste par de la théorie et des documentaires.

Vivre et travailler à la campagne, c’est aller à la rencontre des fondements de notre société, changer profondément ma façon de penser et de tenter de répondre à toutes les questions ci-dessus. C’est une introspection, une sorte de thérapie.

Nicolas