Las huertas del Abrilongo

Cela fait maintenant deux semaines que nous prenons nos marques dans la ferme (huerta) del Abrilongo. Je vais essayer de vous expliquer comment on y vit, sans trop vous faire peur. Je dois bien avouer que nous n’en menions pas large en découvrant certains aspects de la vie ici. Nous savions pourtant que le confort serait minime (douche à l’extérieur, pas d’eau courante, …) mais certaines découvertes ne nous ont pas rassuré à notre arrivée. Finalement c’est relativement confortable. Nous nous y sentons bien.

Nous vivons donc à 6 sur un terrain de maraîchage utilisant la permaculture. C’est grand et super bien structuré au niveau des cultures. Ce qui est plus ou moins l’exact opposé de la maison qui s’y trouve.

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Celle-ci est composée d’un petit salon, d’une cuisine et de 2 chambres, pouvant héberger chacune 2 personnes. Nous dormons dans une de ces chambres qui possède une petite fenêtre qui doit faire 40 cm par 50 cm, sans vitre. Il s’agit donc plutôt d’une ouverture que d’une réelle fenêtre. Il y a un volet en bois que l’on peut rabattre de l’intérieur et un châle posé sur une canne de bambou en équilibre sur 2 clous au mur fait office de rideau. Il n’y a pas de porte entre notre chambre et le salon, mais un rideau “fixé” sur le même principe que celui de la fenêtre. Le matelas du lit double est tellement miteux que nous avons abandonné l’idée de dormir dessus au bout de quelques nuits et nous avons mis à la place nos matelas autogonlants du Bourlingot (cette nuit nous devrons nous débrouiller avec le matelas en mousse tout de même car celui de Nico est percé au niveau d’une couture…, retour à Décathlon demain à une heure de route, on va essayer de le faire changer, cela ressemble fort à un vice de fabrication). L’autre chambre est du même acabit, sauf qu’il y 2 lits simples. Une caravane à l’extérieur permet d’acceuillir 2 volontaires supplémentaires. La semaine dernière il y avait un couple dans un van. Cette semaine deux amis ont investi la caravane.

Le salon ne comporte pas de fenêtre, la journée la porte d’entrée reste ouverte pour aérer et laisser entrer la lumière du jour. Il était globalement en bazar mais nous avons fait du rangement en début de semaine car nous allions être huit pour une journée, et c’est déjà suffisamment étroit à 6. Le chauffage est assuré en soirée par un poêle à bois, sur lequel nous faisons cuire des choses à l’occasion, notamment des patates douces. Huuum !! Il permet également de faire sêcher les vêtements (sur un étendoir à proximité) et d’essayer d’assécher un peu la maison les jours pluvieux car c’est très humide à l’intérieur. Se coucher dans des duvets froids et moites est quelque chose que l’on préfèrerait éviter. Heureusement cette semaine il a fait beau tous les jours, donc nous n’avons pas eu ce problème.

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Nous cuisinons au gaz grâce à une grosse bouteille. Cela nous permet également de chauffer de l’eau pour la douche, qui se trouve à l’extérieur. Elle se constitue tout bonnement d’un seau pendu en hauteur, avec un système de corde avec poulie qui permet de libérer l’eau au travers d’un pommeau d’arrosoir (cf la video). Il suffit donc de verser de l’eau bouillante dans le seau puis de l’eau froide et c’est prêt. A moins de faire comme notre camarade anglais et de prendre des douches froides. Chacun fait ce qu’il veut après tout ! Les wc sont à l’extérieur près de la douche, se sont des toilettes sêches.

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Comme je vous disais en préambule, nous n’avons pas l’eau courante. Nous allons donc chercher de l’eau dans une source avec une brouette remplie de bouteilles d’eau de 5L. Cela constitue notre stock d’eau potable pour quelques jours. Pour se laver, nettoyer le linge et faire la vaisselle nous utilisons l’eau de la mare. Ou l’eau de pluie s’il a plu. Pour le linge nous avons aussi la possibilité de le remettre à Javier, le propriétaire, pour qu’il fasse une machine chez lui. Nous en profitons régulièrement.

La table pour la vaisselle :

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L’après midi nous libérons les poules, elles se promènent alors partout autour de la maison. Indiana peine à se retenir de les courser pour jouer. De temps en temps le père de Javier laisse ses moutons sur le terrain également. Cela fait plusieurs fois ces jours ci que les moutons et leurs puces viennent se mêler aux poules autour de la maison. Les premières fois c’est rigolo. Ensuite c’est plus ou moins agréable car ils laissent des excréments partout et grimpent n’importe où.

Voilà pour les commodités du lieu.

Au niveau des tâches domestiques, tout prend plus de temps que ce à quoi nous sommes habitués. Faire une lessive à la main en allant chercher l’eau à la mare et en la faisant bouillir sur la gazinière occupe une bonnes partie de l’après midi. Idem pour la vaisselle, la douche, … On cuisine à tour de rôle, sans que l’ordre ne soit défini, de même pour toutes les tâches (vider les poubelles, amener les épluchures au compost, vider les toilettes, enfermer les poules et les canards, …) Je crois que le pire c’est quand même la vaisselle à l’eau de mare tiédie dans une bassine dont l’eau se colore un peu plus à chaque nouveau plat nettoyé.

Quand nous avons un peu de temps libre, on se promène, on joue aux cartes, on cherche une connexion wifi dans le village à quelques kilomètres pour échanger quelques nouvelles avec les amis ou la famille, et pour trouver des hôtes.

Le partage culturel avec les autres volontaires occupe une bonne partie de notre temps. Les conversations se font bien entendu en anglais. Et de temps en temps on regarde la télévision en espagnol. Le grand classique ? Los Simpsons ! ;-)

Marion